Bonjour,Je souhaite porter à votre attention les faits suivants.En fin de semaine dernière, j’ai été contactée par un potentiel client souhaitant faire traduire de l’anglais américain vers le français une promesse de vente (traduction certifiée). L’acte comptait près de 11 000 mots sources, était technique, avec une mise en page relativement complexe et devait être produit avant Noël (destinataire final : une banque dans le cadre d’un prêt).Au vu de ces éléments, j’ai fourni un devis dans une fourchette haute tenant compte des éléments énumérés ci-dessus, outre le respect de la déontologie qui m’oblige à pratiquer des tarifs loyaux par rapport à mes confrères et consœurs, d’une part, et des compétences multiples et variées requises pour produire une traduction digne de ce nom, d’autre part.Hier, le client m’informe qu’il est « au regret de refuser mon devis, car il a trouvé un traducteur assermenté à 390 € les 13 pages, avec livraison de l'acte traduit sous 48 h par mail ».Si le traducteur en question nous lit sur cette liste, je souhaite attirer son attention sur les éléments suivants :· En pratiquant un « tarif » ridiculement dérisoire (0,035 euro/mot source), quelle image de la traduction — activité pourtant technique, difficile et chronophage si elle est pratiquée dans les règles de l’art — donne-t-on ?· Lors de la prestation de serment, tout expert s’engage à exercer sa fonction de manière déontologique à la fois au regard de l’exécution du travail lui-même et au regard du respect de l’ensemble de la profession ;· En adhérant à une association professionnelle, l’expert promet également de respecter un code de déontologie l’engageant, notamment, au respect du travail bien fait et à la loyauté envers ses confrères et consœurs ;· Produire 11 000 mots en 48 h ne peut se faire qu’au moyen d’un outil de traduction automatique : le client en at-il été informé afin de prendre sa décision en connaissance de cause (qualité globale fluctuante à prévoir) et de ne pas s’imaginer à tort que traduire est tellement facile que cela peut se faire d’un claquement de doigts sans s’acquitter d’un tarif décent correspondant à toute prestation de service.Personnellement, je trouve cette démarche écœurante, dévalorisante et kamikaze, le problème étant que nous nous sommes tous concernés.Je serais heureuse de connaître vos avis sur la question.Belle journée.Valérie Carding Langlois